Pêche au vif : technique, matériel, réglementation et conseils pratiques

La pêche au vif est une technique ancienne et redoutablement efficace, pratiquée pour capturer des poissons carnassiers tels que le brochet, le sandre ou la perche. Elle repose sur l’utilisation d’un poisson vivant comme appât, une méthode qui soulève autant de passion que de controverses. Accessible aux débutants comme aux passionnés, cette pratique reste très encadrée en France.

Principe de la pêche au vif

Cette technique consiste à présenter un vif (souvent un petit poisson blanc) vivant au prédateur. Le poisson-appât est fixé sur un hameçon simple ou triple, parfois en montage coulissant, et évolue dans l’eau de manière naturelle, incitant les carnassiers à attaquer. On distingue généralement :

  • la pêche au posé

  • la pêche au flotteur

  • la pêche en dérive ou au téléphérique

Ce mode de pêche peut s’avérer très sélectif et permet de cibler des espèces précises en fonction du matériel utilisé et du type de vif choisi.

Matériel nécessaire

Pour bien débuter, il vous faudra :

  • Une canne solide de 3,5 à 4,5 mètres, adaptée aux poissons lourds

  • Un moulinet robuste, taille 3000 à 5000, avec un frein fiable

  • Du fil nylon de 28 à 35/100, et un bas de ligne en acier pour le brochet

  • Un flotteur, des plombs, émerillons, et hameçons simples ou triples

  • Une épuisette, et éventuellement un seau à vif avec bulleur pour transporter les vifs

Quels poissons utiliser comme vifs ?

Le choix du vif est crucial. Il doit être robuste, actif et adapté à la taille du carnassier recherché. Parmi les plus courants :

  • Gardon

  • Ablette

  • Rotengle

  • Goujon

Il est important de ne pas utiliser d’espèces protégées ou réglementées comme appâts vivants. Certaines régions interdisent également l’utilisation d’espèces exotiques ou introduites.

Réglementation en France

La pêche au vif est autorisée, mais strictement encadrée. Voici les grands principes :

  • Il est interdit d’utiliser comme appâts des poissons protégés ou dont la taille minimale n’est pas respectée

  • La pratique est proscrite durant les périodes de fermeture des carnassiers (brochet, sandre notamment)

  • Certaines zones ou départements peuvent interdire cette technique localement

  • Il est nécessaire de posséder une carte de pêche valide

  • Le transport de vifs doit se faire dans des conditions respectueuses du bien-être animal

Avant chaque sortie, il est fortement recommandé de se renseigner sur la réglementation locale.

Éthique, bien-être animal et controverse

Cette méthode soulève des questions éthiques, car elle implique l’utilisation d’animaux vivants à des fins de prédation. Des associations de défense des animaux dénoncent une souffrance inutile, liée à l’hameçonnage et à la manipulation des poissons vivants.

Certaines communes ou plans d’eau ont déjà interdit cette pratique, notamment pour des raisons de bien-être animal. Cette controverse pousse de nombreux pêcheurs à se tourner vers des alternatives comme les leurres artificiels, jugés plus respectueux.

Conseils pour une pratique responsable

  • Manipulez vos vifs avec précaution, pour limiter le stress et les blessures

  • Changez régulièrement d’eau dans vos seaux pour maintenir l’oxygénation

  • Utilisez des montages adaptés, qui permettent une prise rapide et évitent de faire souffrir inutilement le poisson

  • Respectez scrupuleusement la réglementation en vigueur

  • Réfléchissez à l’impact de votre pratique sur l’écosystème et le bien-être animal

Dernières réflexions

La pêche au vif, bien qu’efficace, fait partie des techniques les plus débattues dans le monde halieutique. Elle interroge sur notre rapport à l’animal, à la nature, et à notre rôle de pêcheur dans un contexte où la préservation de la biodiversité devient un enjeu central. Si vous choisissez de pratiquer cette méthode, faites-le avec conscience, respect, et en prenant en compte l’évolution des mentalités comme des réglementations. Car une pêche durable passe aussi par la remise en question de nos habitudes.